•  

    Tout a commencé par un petit retour à la perspective.

    Rigueur et méthode mais liberté des encres, pour faire d'un exercice un peu rigide une expérience de transparence. 

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mais pour quelqu'un qui ne voulait ni des plumes, ni des règles, ni des pinceaux (ce jour là...), nous avons sorti le sac magique, le sac des couleurs toutes faites, le sac des papiers qui réfléchissent pour nous...

     

    La liberté des petits papiers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On aurait pu faire comme Matisse : peindre de grands panneaux de couleurs pour les découper ensuite de multiples façons, ou comme les cubistes qui collaient tout sur n'importe quoi, mais le sac aux merveilles était là (s'enrichissant tous les jours, chacun y amenant quelque chose de chez lui...) et comme dans un bocal de bonbons, impossible de ne pas mettre la main dedans.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tant et si bien que l'idée a fini par plaire à (presque) tout le monde...

    La couleur est déjà là, toute pimpante, la forme peut s'exprimer facilement, les petits papiers inspirent et influencent... On collera plus tard, on a le temps...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et l'inspiration que l'on aurait peut-être pas capturée autrement a donné naissance à de jolis essais : motifs audacieux, superpositions, froissés, pliés, déchirés, et d'autres choses piquées ça et là dans l’atelier.

    Ce n'est pas sérieux, c'est pour rire, pas de stress, du coup... 

     

    La liberté des petits papiers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    ... La liberté des petits papiers est venue se glisser sous le pinceau

     

    La liberté des petits papiers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Finalement pas si éloigné que de ça de nos exercices de perspective, avec un petit quelque chose de géométrique et coloré, elle a trouvé le chemin de l'oeuvre.

     

    Ici : toutes nos perspectives, tous nos petits papiers, et toutes nos belles œuvres.

    L'article sur le collage en art...


    3 commentaires
    • Le collage ? Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Ça nous paraît bête aujourd'hui, mais avant eux, personne n'avait osé.

    Braque et Picasso, encore eux ! 

    On leur doit les premiers collages en 1912. Attention, pas les "papiers collés", non, ça c'est autre chose ! Il s'agit ici d'éléments du quotidien (la plupart du temps de rebut) détournés au profit de l'art. (Les papiers collés sont constitués de morceaux de toutes sortes de papier auxquels on ajoute de la craie, du fusain, de l'encre, non issus des impressions publicitaires, ni affiches, ni photographie.)

     

    L'école de la colle

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le collage peut s'avérer précieux pour les artistes : on progresse par étape, par organisation d'éléments (on peut faire et défaire avant fixage en jouant des superpositions, des déchirures, des froissés, on travaille les compositions librement, en y réfléchissant longuement.) La technique du collage ouvre un champ inexploré à l'art et touchera de nombreux courants artistiques.

     

    Picasso : Nature morte à la chaise cannée (1912) : Premier vrai collage cubiste élaboré à partir d'éléments rapportés intégrées au tableau peint. Un œil sur son encadrement : une simple corde. On vient d'ouvrir un nouveau territoire de l'art.

     

      Fusain et papiers collés sur papier, collé sur carton..

    Braque  introduit les écritures imprimées. Et puis - on est encore en pleine révolution industrielle - utilise tous les outils des artisanats ouvriers : techniques du pochoir, peinture faux bois, faux marbre (très prisés en déco) avec ajouts de sable, de sciure, de limaille de fer... Il ne s'agit pas d'imiter l'industriel mais d'introduire de nouvelles possibilités dans un domaine ou les techniques et les matériaux sont très figés et codifiés.

     

    C'est le cas pour le mouvement Dada et derrière le surréalisme. Schwitters, Ernst... On se sert de tout, y compris de photographies découpées. Max Ernst utilise des gravures anciennes qui recomposées deviennent des œuvres fantastiques.

     

    , collage de Max Ernst (1891-1976, Germany)

    Max Ernst. Collage. 1920.

    Kurt Schwitters - Mz x 13 BY,1947

    Schwitters. 1947. Huile et collage sur carton. Toile agencée de déchets et rebuts. 

     

    Derrière Schwitters, Dada et le surréalisme, l'art américain produit ses propres génies. Rauschenberg, qui va inventer le pop art, (mais, selon moi, se placer vraiment au-dessus!) comme ses prédécesseurs, incorpore dans ses œuvres peintes rebuts et déchets. 

     

     

    Nous vivons dans une époque d’excès. L’avarice est sans bornes. Je me limite à l’exposer, à essayer de faire en sorte que les gens ouvrent les yeux… Simplement je veux les confronter à leurs ruines. Je leur offre des souvenirs sans nostalgie. Leur véritable mission est d’offrir aux gens l’occasion d’observer les choses et de découvrir leurs multiples possibilités. Rauschenberg, 1986.

     

     

     

    Mais le vrai du vrai collage, c'est bien sûr à Matisse qu'on le doit. Depuis 1914, il peint et colle de grandes découpes de gouache qui donneront naissance, notamment, aux vitraux de la chapelle de Vence. Son invention lui permet, selon ses propres termes, de « tailler à vif » dans la couleur.

     

     

    Jiří Kolář (1914 - 2002) est un collagiste lui aussi (un nom prédestiné, ça ne s'invente pas !) mondialement connu, (poète, écrivain, peintre...). C'est lui le grand théoricien du collage, (il nous en fallait un !) auteur du Dictionnaire des Méthodes qui recense toutes ses techniques : en voici quelques unes : 

    Le pas : petits bouts de papier imprimés uniformément (annuaire, journal, etc) mis bord-à-bord dans le désordre.

    Le couciu : on colle de nombreuses couches de papier et on en arrache ou ponce certaines.

    Le mage : on froisse la feuille avant de la coller

    Le rollage : juxtaposition de deux images découpées en bandes régulières et intercalées. (Sa propre technique.)

     

      

    Jiri Kolar. Bandelettes de papier (reproduction couleur) collées sur carton. 

     

    Un autre "colleur" : Peter Blake, artiste anglais. Si, si, on le connait, tout le monde a eu une de ses oeuvres entre les mains sans le savoir. Rappelez-vous la pochette du disque des Beatles : Sgt Pepper... Ah ! Vous voyez que vous le connaissez !

     

     Peter Blake – In Print

    Peter Blake – In Print.

     

    Comme ça, pour le bonheur de mettre encore une vraie belle chose, j'ai pensé à ces magnifiques icônes venues de l'Est... Toutes sagement appliquées d'or, incrustées de pierres, ou recouvertes de métaux précieux... On me dira que cela n'a rien à voir, mais c'est bien un peu du collage non ?

     

     Splendeur et gloire, Art de l'Eglise orthodoxe russe.  

    Icône de l'Eglise orthodoxe russe et Icône de la Vierge de Kazan, recouverte de la riza métallique.

     

    A l'atelier, nous avons utilisé la technique du collage comme support et intermédiaire entre une oeuvre technique et une abstraction construite. Parfois, nous avons trouvé que le collage était plus abouti que l'oeuvre abstraite qui en résultait, parfois non. A vous tous d'en juger.

    Nos collages petit à petit.

    Toutes les œuvres.

     

     

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires