• De tout temps les artistes ont peint l’endroit où ils travaillent. On peut se demander pourquoi ?

    Nous avons tous à l’esprit une représentation mythique d’un artiste solitaire, inspiré, face à face avec son autoportrait, sa muse, son chevalet de bois, sa toile blanche, en quête d’inspiration. Le lieu de l’atelier, où naît et croît la création est un « espace magique ».

     

    Vermeer. L'atelier du peintre.1665-67, Huile sur toile.

     

    L’Atelier du peintre (1670) de Veermer est à ce titre exemplaire : voici un lieu rêvé par l’artiste, plein de symboles savamment orchestrés : couronne de lauriers, instrument de musique, livre, carte... Cet hommage à la peinture est aussi un hommage aux autres arts et aux sciences. La muse est donc « extérieure » à la vie du peintre à laquelle il demande sagesse et connaissance.

     

     

    Adriaen van Ostade. L’Atelier du peintre, vers 1670-1675.

     

    Le tableau de van Ostade, quant à lui, nous donne à voir le lieu du labeur bien plus que celui de l’inspiration. Travail, connaissance et instruction sont les outils du peintre, artisan proche des « petits métiers » bien plus que des honneurs. Le message est clair. Il s'agit tout d’abord d'une apologie de l’effort.

    Mais le monde moderne voit les choses autrement.

    C’est le monde qui vient se faire peindre chez moi dit Courbet de son tableau : L'atelier du peintre.

     

     

    Gustave Courbet. L’Atelier du peintre1855.  

     

    Artiste à son chevalet, modèle, puis un paysan, une femme du monde, son mari, des poètes, des musiciens, des amoureux… Courbet avait dit lui-même : Vous comprendrez comme vous pourrez. Les gens qui veulent juger auront de l’ouvrage, ils s’en tireront comme ils pourront. En sous-titre on peut lire : Allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique. En effet, comprenne qui pourra… 

    L’artiste qui choisit de se mettre en scène (ou de faire poser un autre artiste, quelquefois l’un dans l’atelier de l’autre…) lance une sorte d’invitation à passer dans les coulisses de sa perception intérieure.

    Nous sommes donc passés peu à peu de la représentation du lieu du labeur et de l’étude à une allégorie de la vie intérieure de l’artiste.

     

     

    Henri Fantin-Latour. Un atelier aux Batignolles. 1870. 

     

    Nous sommes au siècle où les intellectuels se reconnaissent et se retrouvent : une communauté et des liens entre salons de refusés et auteurs en révolte, dans l’atelier (mythique !) de celui qui les représente et les défend ?

    Henri Fantin-latour nous en offre ici un un hommage et un témoignage historique. Nous sommes dans l'atelier de Manet avec Astruc, peintre, poète, sculpteur et critique d'art qui défend Courbet, Manet et le groupe impressionniste très attaqué, puis Scholderer, Renoir, Zola qui défend lui aussi les impressionnistes,  Maître, Monet, Bazille.

     

     

     

    Matisse. L’atelier sous les toits. 1903. - L'artiste et son modèle. 1919.

     

    L’atelier est aussi témoignage, tel ce grenier de bohème (L’atelier sous les toits de Matisse) qui se transformera avec le temps en salon de l'intimité (Matisse, Bonnard) ou en glorieuse galerie. (L’atelier de Bazille par Manet).

     

     

    L'atelier du peintre

    L'atelier du peintre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Manet. L'atelier de Bazille. 1870. 

    Marquet. Matisse dans l'atelier de Manguin. 1905. 

    Ici on peut lire la respectabilité enfin acquise, (où rêvée), le statut d’un peintre sorti de l’ombre ou encore la reconnaissance d’un artiste envers un autre. (Marquet peignant Matisse peignant chez Manguin où le premier plan est réservé au modèle, peinture qui déclare la naissance du fauvisme).

    Picasso est moins factuel avec son œuvre Le peintre et son modèle (1914) qui figure de manière différente un thème qui va évoluer en même temps que sa peinture à travers une série.

     

     

     

     

    Picasso. L'Atelier II. Cannes. 1956.

     

    Cet atelier fermé au monde, Picasso nous l'a ouvert par sa peinture. Et bien mieux qu’un état des lieux véritable, l’artiste à donné à voir son monde intérieur, bien plus vaste que ce que les murs peuvent nous en dire.

     

    L'atelier du peintre

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Louis Pierre Amiel - L’Atelier du peintre. Pastel.

     

     

    L’espace créatif de l’artiste ouvre les frontières pour laisser entrevoir toute la sensibilité, l’esprit d'un monde imaginaire et son illimité. Cette fois nous sommes dedans, et en même temps tout est ouvert sur le dehors. Pénétrer l’atelier c’est comme entrer dans cet illimité-là, étrange, singulier, unique.

    Presque tous les peintres l'ont fait.

    Si l'on veut rencontrer l'âme de l'artiste, poussons tout doucement la porte de son atelier.

    Ici, à découvrir si cela n'est pas déjà fait, la magnifique oeuvre de Sam Szafran, en commençant par son atelier bien sûr... 

     

     

     

    Sam Szafran. L'atelier.

     

    "L'Atelier de la rue de Crussol", pastel sur papier (février 1972).

     

     

    Sam Szafran. L'atelier. 1972.

     

    Qui sommes-nous nous-mêmes dans notre propre atelier ? (Quelquefois un coin de salon, un sous sol ou un grenier aménagé un peu trop sombre, le fond d’un appentis de jardin…) Peu importe, c’est tout un monde qui ouvre l’acte artistique, pulvérisant les cloisons, les manques de clarté, l’exiguïté… Le monde intérieur est si vaste qu’il peut même devenir illimité, comme l’est le pouvoir créateur.

     

     

    Tous nos travaux sur le thème.

    Aller plus loin ensemble :

     


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    C'est seulement quand nous n'avons plus peur que nous commençons à créer.

    William Turner

     


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  • L’aquarelle est à la mode, elle n’est pourtant pas une découverte.

    Longtemps déconsidérée, réservée à quelque naturaliste, aux ouvrages de dames et aux officiers anglais (qui en apprenaient la technique afin de pouvoir, sans trop s’encombrer, réaliser des peintures « sur le vif »), elle reste la technique de l’étude. (Ébauches, pochades, cartons de tapisseries...) On (artistes et marchands) lui préférera longtemps, et de loin, la technique à l’huile. Ses termes ne seront d'ailleurs définis qu'à partir de 1800.

     

    Belles aquarelles

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’avantage de l’aquarelle tient dans sa souplesse : le matériel s'emporte dans une trousse, la peinture sèche vite, les pigments ont une tenue et une luminosité remarquables. Cette technique à l’eau, - beaucoup, beaucoup d’eau - offre légèreté et transparence. Et des effets à l’infini…

    Depuis toujours nous peignons avec de l’eau et pourtant des chefs-d’œuvre ont traversé les âges. Les pigments rupestres étaient mélangés à l'eau, en Chine, depuis le IIIème siècle, la peinture est presque complètement de l'aquarelle sur la soie. Les Egyptiens ont également peint avec des pigments solubles de même que nos riches enlumineurs du Moyen Age.

     

    Annonciation, Fra Angelico, enluminure sur parchemin, 1433

    Annonciation. Fra Angelico. Enluminure sur parchemin, 1433.

     

    Conquête, commerce, au XVème et au XVIème siècle, on voyage beaucoup, tout est nouveau et tellement surprenant ! Le naturaliste, l'explorateur accompagné de cartographes et de topographes souvent artistes, ou le simple observateur l’ont élue… Pratique, elle devient leur outil de prédilection.

    Pour des raisons d’ordre social, l’aquarelle vient aussi satisfaire les délicates sensibilités naissantes (et les projets de mariage !) Fleurissent ces portraits miniatures sur carton ou sur ivoire, d’une très belle facture, large de quelques centimètres seulement. (Aujourd'hui parmi les peintures les plus précieuses du monde).

     

     Belles aquarelles

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Portrait d’Anne de Danemark. (1574-1619) d'Isaac Oliver. Miniature à l’aquarelle sur parchemin de 4,8 x 3,8 cm.

     

    1539 : Henri VIII cherche sa quatrième épouse. Holbein ramène d’Allemagne le portrait (un peu arrangé, du Photoshop avant l’heure…) d’Anne de Clèves. Le roi est séduit mais en la rencontrant, il est fort déçu. Le mariage est célébré puis annulé six mois plus tard.

     

    Hans Holbein le jeune, Portrait d'Anne de Clèves, autour de 1539, Aquarelle sur parchemin, 65x48 cm, Musée du Louvre.

     

    Si l'on peut me permettre un avis tout personnel, étant donné que le séducteur de ces dames n’y allait pas avec le dos de la petite cuiller (en or), j’aime à penser que sa disgrâce (à voir ?) lui aura probablement sauvé la vie… En tout cas, Holbein, doué pour enjoliver et mettre en valeur, a eu beaucoup de commandes de portraits par la suite…

     

    Lorsqu'Élisabeth 1 envoie ses premières expéditions en Amérique du Nord, en 1577, John White « artiste et gentleman » accompagne l’expédition de Sir Martin Frobisher. Les aquarelles de White, représentant des hommes et des femmes Inuits, constituent un témoignage exceptionnel des premiers contacts établis entre deux cultures. Ce sont les plus anciennes œuvres canadiennes et les seuls témoignages visuels sur les Indiens, la flore et la faune de cette époque.

     

     

    John White. Indien paré pour la chasse. Aquarelle, crayon, rehauts de blanc.

     

    Dürer développe la technique de l’aquarelle en la mélangeant à de l'encre et de la gouache. Comme les explorateurs, Il l'utilise durant ses voyages pour représenter faune et flore.

     

      

    Albrecht Dürer. Trois études d’un bouvreuil. 1495. - Albrecht Dürer. Chouette-effraie.

     

    En 1800, en Angleterre, (encore !) l’enseignement de l’aquarelle fait partie de l’éducation des filles de la classe supérieure. Victoria jeune fille suit elle-même des cours. Sur le modèle anglais, des sociétés nationales d’aquarellistes fleurissent partout en Occident. La remarquable Royal Watercolour Society est fondée en 1804 à Londres. Turner en est un de ses illustres membres.

     

    Alnwick Castle, Northumberland. (1825-1828). Aquarelle sur papier.

     

    En France, de grands artistes tels Fragonard l’utilisent, même si c’est souvent pour l’étude de tableaux.

     

    Fragonard. Jeune femme debout. 

     

    Delacroix, Géricault… s'en servent en voyage et pour leurs croquis de paysage. Toutes ces œuvres préparatoires sont aujourd’hui autant de chefs-d’œuvre inestimables, ayant leur place au musée. 

     

    Delacroix. Intérieur marocain. 1832. (Aquarelle et mine de plomb).

    Delacroix . Les cavaliers. 1832. (Aquarelle et mine de plomb).

    Delacroix . Patio à Tanger. 1832. (Aquarelle et mine de plomb).

     

    Rodin nous a donné de merveilleuses aquarelles en peignant sur le vif le mouvement de la danse et de la vie. La série des fameuses « danseuses cambodgiennes » est remarquable de fraîcheur et de liberté. 

     

    Rodin. Danseuse cambodgienne.

     

    La première œuvre abstraite de l’histoire de la peinture est une aquarelle de Kandinsky.

     

    Kandinsky. Sans titre (Aquarelle), 1910. Mine de plomb, aquarelle et encre de Chine 49,6 x 64,8 cm.

     

    Couleurs à l’aquarelle et en transparence des lignes noires à la plume : cette aquarelle dissocie le rôle du dessin et de la couleur.

     

    A la suite, Dufy, Bazaine, Zao Wou-Ki… rendent définitivement ses lettres de noblesse à l'aquarelle.

     

    Zao Wou Ki-Entre ciel et terre - Aquarelle et encre.

     

    Nos belles aquarelles : paysages de neige

    Cette semaine à l'atelier : Eau libre

    Lire l'article : Turner : L'âme et la lumière

     

    Aller plus loin ensemble :


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    • Le collage ? Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Ça nous paraît bête aujourd'hui, mais avant eux, personne n'avait osé.

    Braque et Picasso, encore eux ! 

    On leur doit les premiers collages en 1912. Attention, pas les "papiers collés", non, ça c'est autre chose ! Il s'agit ici d'éléments du quotidien (la plupart du temps de rebut) détournés au profit de l'art. (Les papiers collés sont constitués de morceaux de toutes sortes de papier auxquels on ajoute de la craie, du fusain, de l'encre, non issus des impressions publicitaires, ni affiches, ni photographie.)

     

    L'école de la colle

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le collage peut s'avérer précieux pour les artistes : on progresse par étape, par organisation d'éléments (on peut faire et défaire avant fixage en jouant des superpositions, des déchirures, des froissés, on travaille les compositions librement, en y réfléchissant longuement.) La technique du collage ouvre un champ inexploré à l'art et touchera de nombreux courants artistiques.

     

    Picasso : Nature morte à la chaise cannée (1912) : Premier vrai collage cubiste élaboré à partir d'éléments rapportés intégrées au tableau peint. Un œil sur son encadrement : une simple corde. On vient d'ouvrir un nouveau territoire de l'art.

     

      Fusain et papiers collés sur papier, collé sur carton..

    Braque  introduit les écritures imprimées. Et puis - on est encore en pleine révolution industrielle - utilise tous les outils des artisanats ouvriers : techniques du pochoir, peinture faux bois, faux marbre (très prisés en déco) avec ajouts de sable, de sciure, de limaille de fer... Il ne s'agit pas d'imiter l'industriel mais d'introduire de nouvelles possibilités dans un domaine ou les techniques et les matériaux sont très figés et codifiés.

     

    C'est le cas pour le mouvement Dada et derrière le surréalisme. Schwitters, Ernst... On se sert de tout, y compris de photographies découpées. Max Ernst utilise des gravures anciennes qui recomposées deviennent des œuvres fantastiques.

     

    , collage de Max Ernst (1891-1976, Germany)

    Max Ernst. Collage. 1920.

    Kurt Schwitters - Mz x 13 BY,1947

    Schwitters. 1947. Huile et collage sur carton. Toile agencée de déchets et rebuts. 

     

    Derrière Schwitters, Dada et le surréalisme, l'art américain produit ses propres génies. Rauschenberg, qui va inventer le pop art, (mais, selon moi, se placer vraiment au-dessus!) comme ses prédécesseurs, incorpore dans ses œuvres peintes rebuts et déchets. 

     

     

    Nous vivons dans une époque d’excès. L’avarice est sans bornes. Je me limite à l’exposer, à essayer de faire en sorte que les gens ouvrent les yeux… Simplement je veux les confronter à leurs ruines. Je leur offre des souvenirs sans nostalgie. Leur véritable mission est d’offrir aux gens l’occasion d’observer les choses et de découvrir leurs multiples possibilités. Rauschenberg, 1986.

     

     

     

    Mais le vrai du vrai collage, c'est bien sûr à Matisse qu'on le doit. Depuis 1914, il peint et colle de grandes découpes de gouache qui donneront naissance, notamment, aux vitraux de la chapelle de Vence. Son invention lui permet, selon ses propres termes, de « tailler à vif » dans la couleur.

     

     

    Jiří Kolář (1914 - 2002) est un collagiste lui aussi (un nom prédestiné, ça ne s'invente pas !) mondialement connu, (poète, écrivain, peintre...). C'est lui le grand théoricien du collage, (il nous en fallait un !) auteur du Dictionnaire des Méthodes qui recense toutes ses techniques : en voici quelques unes : 

    Le pas : petits bouts de papier imprimés uniformément (annuaire, journal, etc) mis bord-à-bord dans le désordre.

    Le couciu : on colle de nombreuses couches de papier et on en arrache ou ponce certaines.

    Le mage : on froisse la feuille avant de la coller

    Le rollage : juxtaposition de deux images découpées en bandes régulières et intercalées. (Sa propre technique.)

     

      

    Jiri Kolar. Bandelettes de papier (reproduction couleur) collées sur carton. 

     

    Un autre "colleur" : Peter Blake, artiste anglais. Si, si, on le connait, tout le monde a eu une de ses oeuvres entre les mains sans le savoir. Rappelez-vous la pochette du disque des Beatles : Sgt Pepper... Ah ! Vous voyez que vous le connaissez !

     

     Peter Blake – In Print

    Peter Blake – In Print.

     

    Comme ça, pour le bonheur de mettre encore une vraie belle chose, j'ai pensé à ces magnifiques icônes venues de l'Est... Toutes sagement appliquées d'or, incrustées de pierres, ou recouvertes de métaux précieux... On me dira que cela n'a rien à voir, mais c'est bien un peu du collage non ?

     

     Splendeur et gloire, Art de l'Eglise orthodoxe russe.  

    Icône de l'Eglise orthodoxe russe et Icône de la Vierge de Kazan, recouverte de la riza métallique.

     

    A l'atelier, nous avons utilisé la technique du collage comme support et intermédiaire entre une oeuvre technique et une abstraction construite. Parfois, nous avons trouvé que le collage était plus abouti que l'oeuvre abstraite qui en résultait, parfois non. A vous tous d'en juger.

    Nos collages petit à petit.

    Toutes les œuvres.

     

     

     


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    Jérôme Bosch, Le portement de la croix avec Sainte Véronique, Musée des Beaux arts gand, via revue.dialectique.free.fr

    Jérôme Bosch, Le portement de la croix avec Sainte Véronique.  (Détail). 1515-1516.

    Peinture d'un drame : une scène gravée dans nos culture vue ici par l’œil d'un peintre qui ne recule devant rien : Expressions outrées, effrayantes, grimaces de cauchemar, le martyre du saint entouré de ses tortionnaires surgit des ténèbres serrant la douleur blanche et la sainteté de celle qui reste fidèle et détourne simplement la tête.

    Peindre la vie, les émotions, les âmes, Bosch l'a fait mieux que personne par l'étude des visages auxquels il a donné une telle force qu'on en reste interdit.

     

    boilly

    Boilly. (1761 - 1845). Trente-cinq têtes d'expression. 

    Donner à voir trente-cinq expressions de la figure humaine, c'est le pari de Boilly pour caricaturer son époque. Le travail est remarquable, d'une précision cruelle et sans concessions. Un travail d'orfèvre.  

     

    Courbet. Le Désespéré. (Autoportrait.) 1843 - 1845

    On peut aussi se croquer soi-même. Ici Courbet, qui n'en est pas à sa première audace, relève le défi d'un autoportrait hors norme. "Les yeux écarquillés, les narines dilatées, la bouche entrouverte, Gustave Courbet semble vouloir s'avancer en direction du spectateur, se rapprocher de lui, le prendre à témoin, l'attirer dans ses désespoirs." Michael Fried

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Van Dongen. (1877 - 1968). La penseuse.

    En art, l'expression traduit une époque et tend un miroir. Le peintre nous donne à voir ce qu'il regarde de son monde : mondaines maquillées un peu lasses de Van Dongen, cri muet de Munch, (un des tableaux les plus chers du monde symbolisant l'angoisse existentielle...) autant de représentations de la figure humaine qui auront profondément marqué leur temps.

     

    cri

     Munch. Le Cri.1893 - 1917.

    La stylisation de l'art moderne n'enlève rien à la force de l'expression. Ici, Brancusi devient l'artiste de la profondeur des sentiments. 

      Constantin Brancusi: Sleeping Muse (1909-10)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Brancusi. Muse endormie. 1909-1910.

    Avec une économie de moyens stupéfiante, toute l’intériorité de la muse endormie est présente en quelques courbes seulement. A méditer...

     

    Picasso. Tête de femme. 1907.

    Picasso, quant à lui, traverse depuis toujours les strates de l'apparence pour ne livrer d'un portrait de femme que l'essentiel de ce qu'il a voulu en dire. On ne sait pas ce que le dame, elle, en aura pensé...

    Basquiat-the-heads-of-gold-1982

    Basquiat. The heads of gold. 1982

    Pour en terminer avec ce choix arbitraire de quelques œuvres de la figure humaine, un petit tour dans l'art de notre époque nous montrera, avec ce tableau de Basquiat, peintre à la personnalité si touchante, que l'art n'a rien perdu de sa force expressive.

    Ici quelques mots présentant l’exposition Basquiat à Paris en 2011 : "Basquiat définit ainsi une contre-culture urbaine violente et anarchique pétrie de liberté et de vitalité. A sa mort à 27 ans Basquiat est un peintre célèbre. Il nous laisse une oeuvre considérable, d’environ mille peintures et deux mille dessins, autant de marques de son exceptionnelle énergie créatrice habitée par la mort, la rage et sa propre destinée." 

    A l'atelier, nous avons poussé des limites et tenté l'expérience de l'expressivité. Après quelques difficiles essais, quelque chose a surgi.

    Voir l'article : Expressions libres.

    Toutes nos têtes.

     


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