• Le Pinceau Magique

    Ce conte s'appelle Le Pinceau magique.

    Dans cette histoire chinoise, un jeune artiste est si pauvre qu'il ne possède que des bâtons pour dessiner dans le sable. Une nuit, il rêve qu'il reçoit un pinceau magique dont le pouvoir est de rendre réel tout ce qu'il peint.

     

     Le Pinceau Magique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'art et le pinceau.
    Peinture et écriture mêlées.

    Trace, silence, lenteur, minutie.

    Sur le noir de l'encre, un lavis (encre diluée) donne à la forme sa lumière.

      

     Le Pinceau Magique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Peinture sur soie de Gu Kaizhi (344-406)

     

    Au paléolithique, pendant qu'on frotte les murs des grottes du Sud-ouest avec des bâtons brûlés, les chinois peignent sur la soie, jusqu'à la découverte du papier (bambou) au premier siècle. Et les deux perdurent : le papier pour sa solidité, la soie pour ses qualités, sa somptuosité.

    Le pinceau demeure le maître.

     

    Au Xe siècle, des paysages sur des rouleaux de soie enseignent sagesse et poésie. Tout un monde inspiré du réel, mais réimaginé.

    Rivières, fleurs, oiseaux… Pluies et brumes… Parfois seulement avec du noir : suggérés par le noir de l'encre et le blanc du support, vides et pleins dialoguent.

     

    Le style libre des lettrés interprète la nature et veut capturer l'âme des choses, le style académique s'occupe des détails.

     

     Le Pinceau Magique 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Puis peu à peu les deux se lient. 

    Tout en émotion.

    Couleur et touche liées à la calligraphie insufflent la vie. Le pinceau danse. Le corps s'exécute. Le geste est libre.

     Le Pinceau Magique

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Si nous aimons le silence chinois, ce n'est pas parce que c'est la mode.

    Mais parce que tout un monde jaillit des brumes. La vie en quelques coups de pinceau.

    Rien de superflu, ne reste que l'essentiel.

     

    L'art chinois est méticuleux et précis pourtant.

    Quelques traits, sobriété, épuration.

    Plus intérieur qu'extérieur, il tend par l'allusion à se charger des émotions de l'artiste, suggère le réel.

    Le blanc est majeur, vide mais également lumière, profondeur, et réalité spirituelle.

    Vif, spontané, parfait en une fois, le trait de pinceau est l'expression d'une lumière intérieure, d'un accomplissement qu'il se propose de transmettre.

     

    Trouver l'âme.

    Le geste la contient déjà, et la dévoile.


  • Commentaires

    1
    marie paule
    Mardi 9 Juillet 2013 à 00:01

    cela réveille une sensibilité particuliére enfouie sous des lustres de vie occidentale, quelle délicatesse !!

    2
    christi82 Profil de christi82
    Mardi 9 Juillet 2013 à 00:04

    magnifique... 

    3
    Trembling Shhh Profil de Trembling Shhh
    Mardi 9 Juillet 2013 à 09:29

    " Trace, silence, lenteur, minutie" cela me va droit au coeur.

    4
    jf86
    Mardi 9 Juillet 2013 à 21:40

    C'est beau...Je lis ces mots, je regarde ces dessins....J'y vois la finesse, la délicatesse qu'on devine dans la main qui accomplit le geste de l'âme, la poésie du silence qui se donne à voir dans la magie du pinceau.... cela me fait penser à une phrase qui m'a toujours beaucoup touchée : "je te mènerai au désert et là, je parlerai à ton coeur"

    C'est encore une fois un vrai moment de joie que de suivre le travail de cet Atelier du coeur.

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